ANFORM GUADELOUPE N100
janvier - février 2022 • anform ! 37 Du saule à l’aspirine Connaissez-vous l’histoire de l’aspirine ? Les comprimés blancs plus que cente- naires doivent leur découverte à cette étonnante “Théorie des signatures”. L’histoire débute en 1763, en Angleterre. Un pasteur du nom d’ Edward Stone, prétendument farfelu, occupe l’essentiel de son temps à observer les plantes. Et il finit par croire qu’il existe un lien entre les plantes et les maladies qu’elles guérissent. Ainsi, constatant que le saule pleureur se plaît aux abords des rivières, il pense que cet arbre doit soulager les maladies liées à l’humidité, telles que la fièvre. Et comme l’arbre a des branches flexibles et souples, il conclut qu’il doit aussi guérir les problèmes d’articulations. Et en plus, il constate que la saveur amère de la décoction de saule rappelle celle de l’écorce de quinquina, un arbre venant d’Amérique du Sud, utilisé depuis des siècles contre les fièvres tropicales. Tisanes de saule Edward Stone se met alors à consommer des tisanes d’écorce de saule qui réus- sissent effectivement à soulager non seu- lement la fièvre mais aussi les douleurs rhumatismales. Ses amis profitent des bienfaits de sa découverte. Et vous aussi. Car Edward Stone a découvert l’aspirine ou du moins son principe actif, l’acide salicylique. Mais ce n’est que soixante ans plus tard, en 1829, qu’un pharmacien de Vitry-le-François prend au sérieux ces hypothèses considérées comme farfelues par ses collègues. Pierre-Joseph Leroux réussit à isoler une substance contenue dans l’écorce de saule et obtient des cris- taux solubles qu’il baptise la salicyline, du nom scientifique du saule, salyx alba .
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