ANFORM GUADELOUPE N77
mars - avril 2018 • anform ! 143 d’attaquer les bœufs et les cabris. Si on associe une campagne de stérilisation à une campagne de communication dans les écoles, alors on pourra voir évoluer les attitudes”, propose ce praticien qui exerce depuis 5 ans à Sainte-Rose. En moyenne, stériliser une chienne de 12 à 20 kg coûte 180 euros contre 100 euros pour les chats. Limiter le nombre de naissances permettrait une meilleure gestion des animaux dans une région ou seul un refuge existe, celui du papil- lon, proposant vingt places pour chiens et vingt places pour chats. Chaque année, près de quatre mille chats et chiens sont eutha- nasiés par les deux fourrières. Les familles d’accueil sont nombreuses mais vite saturées. Il suffit de se connecter aux différents groupes de protection animale sur les réseaux sociaux pour s’en rendre compte. À L’ÉCOUTE DE L’ANIMAL Membre active de Karukéra animaux, Virginie Martin a, chez elle, six chiens dont un en accueil. En 2 ans, elle a vu passer au sein de son association environ deux cents animaux. “Je connais une famille d’accueil qui en a dix- huit !” Une situation difficile que la bénévole espère voir évoluer. Et qui nécessite un changement des comportements. “Il y a une véritable redécouverte de l’animal à envisager. Dans la plupart des cas de maltraitance, les gens ne connaissent pas bien les besoins de leur fidèle compagnon. Je me souviens d’un chien qui était agres- sif.Le maître souhaitait s’en séparer. Ce que dit la loi Dernière condamnation en date, en novembre 2017, le propriétaire d’une jeune chienne créole a été condamné pour mauvais trai- tements, par le tribunal de Pointe-à-Pitre à 2 100 euros d’amende, dont 1 400 euros destinés au collectif Copa. L’article R653-1 prévoit que le fait par imprudence ou inattention, d'occasionner la mort ou la blessure d'un animal domestique est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la 3e classe, c’est-à-dire jusqu’à 450 euros. Pour ce qui est des actes de cruauté, le fait d’exercer des sévices graves, ou de nature sexuelle, envers un animal domestique, ap- privoisé ou tenu en captivité, publiquement ou non, est puni de 2 ans d’emprison- nement et de 30 000 euros d’amende, selon l’article 521 du Code pénal. Nous avons passé du temps avec l’animal et son maître, pour fina- lement nous rendre compte que les besoins du chien n’étaient pas entendus. Tous les animaux sont capables de choses importantes, et nous nous mettons àla disposition des propriétaires pour leur apporter des solutions. Nous pouvons les former pour qu’ils adoptent le bon comportement. Un animal heureux, c’est un animal considéré, en bonne santéet qui passe du temps avec son propriétaire”, insiste Isa- belle Thély. “Le changement ne se fera pas d'un coup de baguette magique,mais l'évolution est tout à fait possible,et elle est déjàénorme ces 15 dernières années.” C’est ce que confirme Pascale Baudin, vété- rinaire à Baie-Mahault. En 25 ans, ce Guadeloupéen a vu progresser les mentalités. “Ma clientèle vient désormais de tous horizons et de toutes les catégories sociales.L’ani- mal de compagnie est appréhendé comme un être sensible pouvant ressentir de la souffrance. Il y a 10 ans, les clients n’étaient pas si soucieuxde son confort.”
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