ANFORM GUADELOUPE N83
mars - avril 2019 • anform ! 77 Qu’est-ce que le GHB ? Le GHB (gamma-hydroxybutirate) est une molécule anesthésique à usage médical. Il se présente sous un aspect liquide, en poudre ou granulés à dissoudre. Il n’a ni goût ni odeur. Par voie orale, il faut entre 15 et 20 min pour que ses effets se fassent sentir. À faible dose, ce stupéfiant provoque une légère euphorie et une désin- hibition, une sensation d’ivresse comparable à celle de l’alcool. À plus forte dose, il engendre une perte de conscience et des troubles de la mémoire. Son élimina- tion par l’organisme est très rapide, ce qui rend difficile les expertises de la police. Il peut être dépisté dans le sang pendant 6 h et dans les urines pendant environ 12 h, d’où l’importance de porter plainte rapidement. Source : www.alcoolassistance.net autour de la bouche, des douleurs mus- culaires auxépaules, des bleus au cou, des bosses sur le crâne, des contusions très étranges sur le ventre. J'ai été retrouvée sans chaussures par les pom- piers mais avec les pieds propres. Mes vêtements aussi étaient intacts, comme si on m'avait déplacée. Ils étaient cer- tainement plusieurs”, explique avec lucidité cette jeune femme sportive et dynamique. Mais c'est le trou noir pour Angélique. Reconstruire ce douloureux puzzle est pire qu'un casse-tête. Ces symptômes pourraient correspondre à une agression au GHB. Appelée drogue du violeur, celle-ci peut provoquer un black-out ou même un coma. En l'ab- sence de souvenir et par précaution, Angélique se voit dans l'obligation de suivre une trithérapie aux urgences gynécologiques de Pointe-à-Pitre afin d'éviter une possible contamination au Sida. Plusieurs rendez-vous avec un psychologue lui sont conseillés. Angélique se réfugie aujourd’hui dans le sport comme pour mieux retrouver ce corps qu'elle a perdu le temps d'une nuit. Une enquête est en cours mais les preuves sont difficiles àréunir. Les caméras de surveillance n'ont pour le moment rien donné. “Je témoigne aujourd'hui pour que cela n'arrive plus, pour qu’en soirée, les amis soient plus attentifs aux comportements inhabi- tuels. Par exemple, moi je dansais sur les tables. Je ne fais pas ça d'habitude ! Le lendemain matin, je n'avais pas cette sensation de “gueule de bois”, mais plutôt de fatigue et d'étourdisse- ments.” TERREURS NOCTURNES S’il est difficile de surveiller son verre chaque seconde, il y aquelques précau- tions àprendre : ne boire que des verres préparés ou des bouteilles décapsulées devant soi, ne pas laisser son verre seul, ne pas boire dans le verre des autres et être “attentif aux personnes autour de soi” , souligne Angélique encore perturbée par les faits. “Pendant les 3 à 4 semaines qui ont suivi, j’avais des terreurs nocturnes. Je me réveil- lais à 2 h du matin avec l’impression qu'on m'étouffe, qu'on m'étrangle.” Dès le lendemain de son agression, motivée par la volonté de comprendre l'incompréhensible, Angélique était revenue interroger les différents gérants des bars de la marina. C'est d'ailleurs la dernière fois qu'elle y est retournée depuis son agression. Qui contacter ? • La police pour la plainte. • Le service gynécologique de la Polyclinique et le dépar- tement des maladies infec- tieuses de L'Hôpital Ricou pour la trithérapie si néces- saire. • L'Unité médico-judiciaire (UMJ) pour attester des bles- sures physique et psycholo- gique. • Les différentes associations pour un accompagnement spécifique : Association Gwadav Guadeloupe accès au droit des victimes 05 90 84 22 86, Association Entraide Gwadloup, Initiatives France victimes Guadeloupe 0800 391 919.
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