ANFORM GUADELOUPE N83

86 anform ! • mars - avril 2019 L’association Tipi proposait en Martinique une conférence sur le burn-out parental. L’occasion de lever le voile sur un phénomène encore tabou mais bien présent. Les éclairages de Christelle Samot, psychologue clinicienne. Parent au bord PAR MSR Pas un jeu d’enfant Qu’est-ce que le burn-out parental ? Le burn-out est caractérisé par quatre facettes. 1. Un épuisement physique et émo- tionnel dans son rôle de parent. Le sentiment d’être vidé, au bout du rouleau. 2. Une distanciation affective par rapport àson enfant. C’est un méca- nisme de défense face àl’épuisement. On n’arrive plus àmontrer de l’amour àson enfant. 3. Une saturation, perte du plaisir d’être parent, avec cette impression qu’on lui demande trop. 4. Une prise de conscience qui fait mal. Le parent n’arrive plus àse recon- naître dans ses interactions avec ses enfants. Il pense ne plus être un bon père ou une bonne mère. Les senti- ments de honte et de perte de fierté apparaissent. de la crise de nerf © ISTOCKPHOTO Nos enfan Il faut 60 % des symptômes pour poser les diagnostics. Il n’est pas nécessaire d’avoir toutes les facettes, contraire- ment au burn-out professionnel. Quelles en sont les raisons ? Le burn-out touche en particulier les personnes qui ont une tendance au surinvestissement et au per- fectionnisme. On parle des 3 P. Perfectionnisme. Pression. Projections. C’est, par exemple, quand la famille devient une priorité absolue et qu’on endosse le rôle d’être une bonne mère ou d’être un père parfait. Cela conduit àdes exigences élevées, trop élevées. Quelle est la place de la culpabi- lité ? La culpabilité est un facteur important dans la construction du burn-out. Elle arrive après la dévalorisation, la dis-

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