ANFORM GUADELOUPE N83

mars - avril 2019 • anform ! 87 tance émotionnelle et l’épuisement. La honte et la solitude ne se font pas attendre quand la culpabilité s’ins- talle. Quels effets sur le couple ? Comme on peut s’en douter, l’effet est délétère sur la santé comme sur le couple. L’inverse est vrai aussi. Des tensions dans le couple, une insatisfaction conjugale, une désorga- nisation familiale seront des facteurs de risque au déclenchement d’un burn-out parental, car ils entraînent une instabilité émotionnelle. Comment repérer les signes ? Il existe des outils qui permettent d’évaluer le burn-out parental. Notam- ment une échelle qui s’appelle PBA (voir encadré). Les signes sont divers, somatiques, relationnels, comme un éloignement affectif, une insensibilité, une tristesse, l’envie de fuir le domi- cile, une perte d’estime de soi, des problèmes de santé récurrents… Comment réagir ? C’est l’accumulation des choses qui entraîne l’escalade. On s’épuise. Il suffit alors de limiter cette accumu- lation pour récupérer de l’énergie. Mais pour certaines personnes, une prise en charge psychologique est nécessaire, soit individuellement soit en groupe. Les médecines douces peuvent- elles aider ? Prendre soin de soi est un facteur facilitant le bien-être. Et, quand on est mieux dans sa tête, on peut prendre les choses avec plus de distance. Donc, oui, cela peut aider ! Comment prévenir ? Sommes-nous suffisamment préparés à devenir parents ? Quand l’enfant paraît, il est préférable de l’assumer, bien sûr. Mais certaines fois on cherche tellement àbien faire que l’on se met la pression. On est d’une exigence qui n’a pas lieu d’être et qui épuise. Je ne sais pas si on peut se préparer vraiment à être parent. Car passer du fantasme à la réalité laisse toujours un goût particulier. La parentalité se vit plus qu’elle ne se fantasme. Autrement dit, c’est au pied du mur qu’on se rend vraiment compte de sa propre difficulté à l’escalader. Tipi, c’est qui ? Plus qu’une association, c’est une communauté de parents et de personnes soucieuses de l’éducation des enfants. Une commu- nauté moderne pour échan- ger “de manière décom- plexée” . L’association propose des rencontres, des conférences, des ateliers, des groupes de discussions sur les réseaux sociaux et un festival annuel autour de la parentalité. “Cette conférence sur le burn-out avait déjà été mise en place en juin 2018. Le su- jet a particulièrement rete- nu l’attention des parents ! Ils en ont redemandé car ils avaient encore beaucoup de questions…”, explique Erika Govindoorazoo, sa présidente. Facebook : Tipicommunity “J’ai le sentiment d’être à bout de force” En 2018, Roskam, Brianda et Mikolajczak créent, à partir de témoignages de parents en burn-out, un outil de mesure appelé le Parental Burnout Assess- ment (PBA). Il comporte 23 items de type : “j’ai le sentiment d’être à bout de force”, “je ne ressens pas de plaisir à être avec mes enfants”, “je me dis que je ne suis plus le parent que j’ai été”, “mon rôle de parent épuise toutes mes ressources”… Le parent doit choisir la réponse qui correspond le mieux à ce qu’il ressent (allant de “jamais” à “chaque jour”).

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