ANFORM GUADELOUPE N87

120 anform ! • novembre - décembre 2019 Loi de proximité Face à l’essor du mouvement locavore, la question de l’alimentation 100 % locale fait plus que jamais débat. Décryptage. PAR CÉLINE GUILLAUME Peut-on vraiment être locavore ? L oca pour local et vore pour manger, le loca- vore privilégie les produits alimentaires proches géographiquement (idéa- lement produits dans un rayon de 160 km maximum autour de son domicile). Mais, “ aujourd’hui, nous sommes majoritairement “eurovores”. Nous n’avons pas assez conscience de l’intérêt de consommer local” , déplore Eddy Babel, auteur guadeloupéen sur les questions de l’alimentation. Pour- tant, le locavorisme fait de plus en d’adeptes. “Les consommateurs se montrent de plus en plus sensibles à une offre locale. Ils affirment donc leur attachement à la région et confèrent une dimension iden- titaire à leur consommation.” (1) À ces motivations, vient s’ajouter nutrition celle de l’autonomie alimentaire des Antilles-Guyane. Les oppo- sants, les distavores, demeurent peu convaincus. ALIMENTATION SANTÉ Les locavores souhaitent retrou- ver une proximité, “qu’elle soit géographique, sociale, écono- mique”, publie le ministère de l’Agriculture  (2) . “Ils entendent ainsi faire valoir la tradition (terroir), le respect de l’environnement (peu de transport), celui des producteurs (revenus et conditions de travail décents).” Développer les produc- tions locales serait aussi un moyen de créer de la richesse locale et des emplois. Et manger local serait une réponse à nos problèmes de santé. “La plupart des aliments impor- tés, en particulier ceux qui ont été

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