ANFORM GUADELOUPE N87

novembre - décembre 2019 • anform ! 121 Lizin Santral, en route Un atelier de transformation agro-alimentaire ouvrira à Anse-Bertrand (Guade- loupe), en novembre 2020. Lizin Santral, plateforme de 1 600 m 2 , transformera des produits agricoles bruts en produits finis commer- cialisables. Elle desservira prioritairement les cuisines centrales, les structures so- ciales et scolaires du Nord Grande-Terre. “Il s’agit de proposer aux agriculteurs de nouveaux débouchés pour leurs produits et de favoriser la consommation de produits locaux” , précise la convention signée entre la Communauté d’agglo- mération du Nord Grande- Terre et le conseil régional de la Guadeloupe. L’objectif est bien d'augmenter la compétitivité de l'agricul- ture locale, une meilleure organisation de la produc- tion, la distribution et la commercialisation. ••• transformés, sont responsables de notre première cause de mortalité, les maladies cardiovasculaires” , dénonce Henry Joseph, docteur en pharmacie et pharmacognosie. Mais pour les distavores, consom- mer exclusivement local serait un poids impossible à supporter pour les cultivateurs locaux. Le locavorisme ne serait pas viable à grande échelle. Le Dr HenryJoseph n’est pas de cet avis : “Faites un rapide calcul avec les ignames cousse-couches. Celles-ci ont un rendement de 54 tonnes à l’hec- tare. Sur 1 000 hectares, vous récoltez donc 54000 tonnes. Ce qui fait 54 millions de kilos d’ignames, à diviser par 400 000 habitants (la population de la Guade- loupe environ). Vous avez 135 kg d'ignames par habitant. Qui mange 135 kg d'ignames par an ?” Les pouvoirs publics approuvent, mais seulement pour les fruits et les légumes. L’autosuffisance alimen- taire “semble donc réalisable à condition d’optimiser l’utilisation du territoire” , rapporte l’Office de développement de l’économie agricole d’Outre-mer (Odeadom). En revanche, la question de la pro- duction et de la consommation de viande 100 % locale s’avère plus délicate. “Àmoins d’intensifier les systèmes d’élevages ultramarins, en important davantage d’aliments (ce qui serait contradictoire en termes de souveraineté alimen- taire), viser l’autosuffisance en productions animales dans les ter- ritoires ultramarins paraît donc peu réaliste”, conclut l’Odeadom. VOLONTÉ COLLECTIVE Car l’importation demeure impor- tante chez nous. “Chaque année, les départements d’Outre-mer importent près de 1,5 million de tonnes de produits agricoles et ali- mentaires, soit environ 1 000 euros par habitant et par an” , indique © ISTOCKPHOTO

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