ANFORM GUADELOUPE N92
septembre - octobre 2020 • anform ! 9 ••• De Berlin à New-York, la chanteuse lyrique guadeloupéenne Léïla Brédent multiplie les succès. De passage aux Antilles, elle nous livre ses astuces pour rester en forme ! PAR CÉLINE GUILLAUME P ointoise d’origine, Léïla Brédent découvre le chant lyrique au conservatoire national de Poitiers. “Une évidence.” Elle vient d’une famille où la musique tient une grande place. Son père joue de la guitare classique. Elle, du piano depuis l’âge de 8 ans. “Ma famille m’a toujours soutenue. Aujourd’hui, j’habite Paris. Mais j’ai pu goûter le bonheur de vivre avec ma famille en Guadeloupe durant le confinement. L’entourage joue un rôle capital dans l’équilibre de vie d’un chanteur. J’ai beaucoup de chance” , apprécie la chanteuse. Une sphère familiale qui l’encou- rage à entamer des études de musicologie à l’université de Poi- tiers. Elle y obtient sa licence. Elle s’inscrit en parallèle au conserva- toire, mais pense se diriger vers une carrière de professeur. Le destin en décide autrement. “J’ai eu envie d’aller plus loin grâce à mon professeur de chant, et mentor depuis, Molière Athalys.” Depuis, la soprano ( “c’est-à-dire avec une tessiture de voix aiguë” ) parcourt le monde. En 2019, elle obtient la médaille d’or dans la catégorie “voix professionnelle” du concours international de musique Berliner, une compétition emblématique pour les musiciens. Ce succès exige une hygiène de vie sans faille. “Le chant lyrique demande beaucoup de rigueur. Chanter sans micro, tout en se mettant en scène, c’est un exercice extrêmement physique” , révèle Léïla Brédent. Ses astuces pour relever les exigences de ce métier ? Sommeil réparateur, activité physique et alimentation équilibrée. “Durant le confinement, j’ai pris goût aux paniers de fruits et légumes locaux livrés chez moi. Je ne suis pas contre l’importation, mais nous avons des capacités non exploitées et devons davan- tage prendre soin de notre nature.” La cantatrice garde aussi sa forme à l’aide d’un coach sportif. Tel une athlète, elle doit s’entraîner tous les jours. “Les cordes vocales sont avant tout des muscles. Tout comme les danseurs de l’opéra qui ont une routine quotidienne pour maintenir leurs muscles, le chanteur doit garder une forme physique et vocale.” Léïla Brédent entretient également sa voix avec des recettes de grand-mère. “Infu- sions de thé, de thym avec du miel, et de l’ail dans l’alimentation, un précieux antiseptique.” De belles rencontres “Mais je fais attention à ne pas m’enfermer dans des habitudes qui peuvent générer de l’insécurité. Jessye Norman, grande canta- trice américaine, avait l’habitude de prendre son thermos de thé avant chaque concert. Un soir, elle l’a oublié. Paniquée, elle décide de chanter tout de même, et le concert se déroule parfaitement… Aujourd’hui, je fais juste attention à ce dont j’ai besoin, sur le moment. Même si je ne mange pas de chips avant un concert, comme tous les chanteurs, car elles peuvent rester coincées dans la gorge” , explique Léïla Brédent. La chanteuse s’ins- pire de conseils d’autres grandes voix. En 2016, elle fait la première partie du concert de Barbara Hen- dricks en Guadeloupe. Celle-ci l’invite à la fin du concert afin de la remercier. “Une rencontre mar- quante placée sous le signe de la rigueur et de l’humilité” , se rappelle Léïla. L’autre grande rencontre est celle avec Grace Bumbry, chan- teuse d’opéra américaine. Celle-ci lui délivre de précieux conseils de vie et suit, depuis, l’évolution de sa carrière. “Deux grandes dames, artistes de qualité, rigoureuses, humbles et d’une générosité incroyable”, résume l’artiste. Maladie taboue Léïla Brédent semble suivre le même tracé que ces grandes dames. En 2019, elle s’engage comme marraine d’un événe- ment organisé par l’association Likid chokola dont l’objectif est de “participer à l'amélioration de la vie des femmes porteuses d’endométriose, en leur élaborant un accompagnement pluridisci- plinaire”. L’endométriose est une maladie chronique, souvent silen- cieuse, qui touche 1 femme sur 7 entre 15 et 50 ans, soit 200 millions dans le monde. Cette affection peut entraîner des douleurs pelviennes chroniques
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