ANFORM GUADELOUPE N94

34 anform ! • janvier - février 2021 Dossier ✓ Silhouette idéale Une des interrogations qui a suscité le plus de recherche de la part des psychologues et des sociologues concerne la silhouette idéale. Existe-t-elle ? Et si oui, quelle est-elle ? La chercheuse américaine Devendra Singh a, pendant des années, posé la question à des milliers d'hommes d'âges et de cultures différents. Elle conclut que pour une femme, la silhouette idéale se décrit par un chiffre (0,7), correspondant au rapport entre la largeur de la taille et celui des hanches. Selon elle, ce rapport indique non seulement que la femme a des hanches accueillantes et est probablement fertile, mais aussi qu'elle a la taille fine donc n'a pas encore eu d'enfants. Quant aux hommes, ils sont jugés plus séduisants avec une taille à peine plus fine que les hanches (un rapport de 0,9), et des épaules en revanche plus larges. ✓ Odeur corporelle D'autres indices de notre santé trans- paraissent à notre insu. Notre odeur corporelle, par exemple, est modi- fiée par certaines maladies comme le diabète ou la fièvre typhoïde. Elle témoigne aussi de la période du cycle féminin. En 2006, Jan Havlieek, chercheur en anthro- pologie à l'université Charles de Prague fait une drôle d'expé- rience : faire renifler à des hommes des odeurs récoltées sous les aisselles de femmes à divers moments de leur cycle menstruel. Les hommes trouvent l'odeur plus agréable au moment de l'ovulation, quand la femme est plus fertile. Ils disent ressentir les effluves les plus forts et les moins agréables pendant les règles. ✓ Voix grave La voix serait un vecteur important de séduction. Plusieurs études confirment que les femmes préfèrent les voix mas- culines graves, et les hommes les voix féminines plus aiguës. Celles-ci seraient perçues comme plus jeunes et plus minces. Le psychologue américain Gordon Gallup a même montré que les hommes et les femmes dotés d'une voix attractive ont plus de partenaires sexuels que la moyenne. La vue, l'odorat, l'ouïe sont donc très impliqués dans la séduc- tion. Plus tard, quand les premiers pas sont faits, le toucher prend le relais. La séduction serait en effet tellement essen- tielle (puisque qu'elle conditionne la survie de l'espèce), qu'elle fait intervenir tous les sens. Mais difficile de dire si ces informations physiques influencent réellement, aujourd'hui, le choix d'un par- tenaire. Car à ces facteurs s'en ajoutent d'autres, culturels. Notamment chez les hommes. “Nous vivons dans une société pleine de stéréotypes, admet Nicolas Guéguen, psychologue à l'université de Bretagne Sud. L'attractivité d'une femme sera beaucoup jugée sur son physique. Et celle d'un homme sur sa position sociale, son intelligence, son humour, sa capacité à dominer.” Ses nombreux travaux menés avec ses étudiants depuis des décennies l'attestent : un homme qui sort d'une grosse voiture ou qui affiche un gros salaire sera jugé plus beau qu'un autre arrivant en scooter et gagnant le Smic. Inversement, une femme dotée d'une perruque blonde aura plus de succès en boîte de nuit que la même en brune. Mais que ceux qui ne sont pas dotés de ces atouts se rassurent. La séduction peut aussi être plus lente, et se baser sur des critères plus profonds.

RkJQdWJsaXNoZXIy MTE3NjQw