ANFORM GUYANE N104

••• septembre - octobre 2022 • anform ! 79 U n enfant n’est bien que s’il s e n t qu’il peut détes- ter parce qu’il est aimé ! Nous devons lui donner assez de sécurité pour qu’il ose se mettre en colère, se rebeller sans craindre de perdre l’amour ou de détruire la relation. C’est l’amour inconditionnel. Notre enfant va vouloir le vérifier, le tester. Par la colère, des pleurs, des cris, ou par un comportement agressif. C’est la base de sécurité affective d’un enfant. Il en a besoin. C’est quelque chose de sain ! Bien sûr, il ne faut pas que cela dure. C’est à nous, parents, de l’aider à passer l’étape des crises. SE FAIRE AIMER La psychanalyste Caroline Thomson explique, dans La violence de sentiments, que les gens que l’on aime le plus, on leur en veut aussi, on se met très en colère contre eux. C’est l’am- bivalence des sentiments ! Les enfants expriment très souvent leur mécontentement quand on leur interdit quelque chose. Quand on les punit, ils disent : “Je te déteste !” C’est violent, mais ils peuvent aussi dire “Je t’aime” 1 h plus tard ! Les parents ont beaucoup de mal à accepter cette ambivalence. C’est même insupportable. Alors, ils font tout pour se faire aimer. Or, nous ne sommes pas parents pour être aimés. Les parents surin- vestissent leur enfant comme si c’était une réussite de leur statut social, un élément permanent de leur vie. Pourtant, c’est la sépa- ration qui marque une relation parent-enfant réussie. Car l’en- fant, une fois autonome, mature et en sécurité, pourra devenir un adulte sain. Être un bon parent, c’est donc accepter les périodes de crises. Elles sont nécessaires. L’enfant revendique son besoin “Nous devons lui donner assez de sécurité pour qu’il ose se mettre en colère, se rebeller sans craindre de perdre notre amour.”

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