ANFORM GUYANE N91
juillet - août 2020 • anform ! 39 © ISCTOK 3 Les antalgiques soulagent toujours la douleur. FAUX Cela dépend bien évidemment du type de douleur. Les antalgiques diminuent la douleur en bloquant la transmission du “message de douleur” via le signal nerveux. Ainsi, dans la plupart des cas, le paracétamol peut faire effet. Il existe en outre, plusieurs niveaux d’antalgiques (palier 1 à 3). Cependant, les antalgiques ne soignent pas la cause de la douleur et dans certains cas, comme les douleurs dysfonctionnelles, ils n'ont strictement aucun effet. 4 Les médecines dites douces de traitement de la douleur relèvent du charlatanisme. FAUX Les thérapies complémentaires pour le traitement de la douleur que sont l'hypnose, l'acupuncture, les techniques manuelles (massages, positions...) ou encore la relaxation ont maintenant leur place à l'hô- pital. En effet, les techniques d'imagerie médicale ont montré qu'elles étaient réellement efficaces pour réduire la douleur. Attention tout de même aux guérisseurs autoproclamés qui soulagent davantage le porte-monnaie que la douleur ! 7 Au fil de l'évolution, l'accouche- ment a rendu les femmes moins sensibles à la douleur. VRAI Sur ce point, les études scientifiques divergent. Une étude parue en 2012 dans Journal of pain a montré que pour certains types de douleurs (notamment articulaires, musculaires...) le seuil douloureux des femmes était plus bas que celui des hommes. Ainsi, elles auraient plus mal pour un même événement. De plus, les œstrogènes (hormones féminines) auraient tendance à réduire la production d'endorphine (l’antidouleur naturel de notre corps). Cepen- dant, une étude récente de l'université McGill (Canada) apporte un nouvel éclairage. Les chercheurs ont soumis des souris mâles et femelles, mais aussi des hommes et femmes à de petites brûlures, réitérées le lendemain. Le deuxième jour, les hommes, comme les souris mâles, avaient encore plus mal. Ils gardaient un souvenir précis de la douleur et l'antici- paient. Bref, la composante psychique prenait le dessus pour amplifier la douleur (le signal d'alarme devenait plus efficace). En clair, les hommes, comme les souris mâles devenaient plus douillets. Au contraire, les femmes gar- daient moins le souvenir de la douleur. Elles étaient moins stressées, restaient plus stoïques et avaient moins mal. 5 Si on prend un antidouleur puissant comme la mor- phine, les autres douleurs ne seront pas soulagées par la suite. FAUX Lorsqu'on a besoin d'un antidouleur puissant à un moment précis, par exemple après une chirurgie, un antalgique moins fort fera tou- jours effet pour une autre douleur. De même, le médecin peut adapter le traitement en augmentant ou réduisant les doses tout au long de l'épisode douloureux, ou changer de palier d'antalgique. Quant à la morphine, les équipes médicales prescrivent généralement une rotation des opioïdes pour éviter l'accoutumance. 6 Les bébés ne ressentent pas la douleur. FAUX Jusque dans les années 1980, il était communément admis que les nourrissons ne ressentaient pas la douleur. C'est tout à fait faux et une étude de l'Université d'Oxford parue en 2015 a montré, grâce à l'imagerie médicale, que dans le cerveau des nourrissons, les mêmes circuits que chez l'adulte sont activités face à la douleur. Cependant, les chercheurs ont montré que le seuil de sensibilité des bébés est légèrement inférieur à celui des adultes.
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