ANFORM GUYANE N91

juillet - août 2020 • anform ! 65 C e sont les Bushmens du désert du Kalahari (Afrique du Sud) qui ont rendu ce cactus célèbre. Lorsqu’ils partent à la chasse pour quelques jours, ils n’emportent dans leur besace que quelques mor- ceaux de hoodia gordonii . Ainsi, ils peuvent courir durant 3 à 4 jours, sans sentir ni faim, ni soif, ni baisse d’énergie, et pister leurs proies en toute sérénité. Ils mâchent tout sim- plement la tige de la plante pour sa sève. Ils sont les véritables décou- vreurs des vertus de cette plante, aujourd’hui protégée par le gouver- nement sud-africain (inscrite depuis janvier 2005 à l'annexe II de la CITES, Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinc- tion). Elle est, en effet, devenue rare car très prisée des fabricants de com- pléments alimentaires pour maigrir. Il s’agit en fait d’un cactus de la famille des succulents qui pousse naturelle- ment dans la province du Cap nord et cultivé par les San (peuple des Bushmens). MOLÉCULE P57 Comment agit le hoodia ? Schéma- tiquement, lorsque nous mangeons, une augmentation de la glycémie (sucre) se produit dans notre corps. Le cerveau reçoit ce message et envoie en retour un signal de satiété. Cette sensation de faim satisfaite peut être provoquée par un signal environ 10 000 fois plus puissant que le sucre, le P57, contenu dans le hoodia. Le message est directe- ment envoyé au cerveau, comme un leurre, et arrête l’envie de manger. Sans aucun effet secondaire à ce jour décelé. La quantité d’une demi- banane environ suffit à couper la faim d’un homme durant 24 h. La démonstration a récemment été proposée sur la chaîne américaine CBS, par un groupe de journalistes qui se sont prêtés à l’expérience pour l’émission 60 minutes . Mal- heureusement, entre le battage médiatique et l’exploitation par de grandes sociétés internationales, la plante est aujourd’hui en voie de raréfaction. De plus, une culture externalisée n’est pas possible. La molécule active P57 n’apparaissant que dans le hoodia cultivé dans sa région d’origine. C’est pourquoi quelques équipes scientifiques ont entamé des travaux de recherche afin de tenter de reconstituer cette molécule artificiellement. © ISTOCKPHOTO

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