ANFORM MARTINIQUE N104
septembre - octobre 2022 • anform ! 117 “ J e réalise que je ne connaissais pas mon corps”, souffle Noelly. Elle semble même s’en excuser. Mais quand elle parle de ses seins, “son unique moyen de jouir” , le ton est plus assuré. “J’ai découvert l’orgasme mammaire grâce à un partenaire. J’ai toujours été hypersensible de la poitrine. J’aime le toucher subtil du bout des doigts, une légère pres- sion des mains et qu’on me suce les mamelons”, guide-t-elle. Les sen- sations sont si intenses que Noelly “préfère que les hommes s’attardent sur [sa] poitrine. Je le leur dis direc- tement et, jusqu’ici, cela ne pose pas de problème. Je me passe volontiers de pénétrations” . Après avoir atteint l’orgasme avec ses seins, la jeune femme de 29 ans précise avoir besoin de quelques minutes pour redescendre de son nuage. Et si tou- tefois il y a pénétration, elle oriente les mains de son amant vers sa poi- trine “pour rester excitée”. La relation de Noelly avec ses seins est para- doxale, de son propre aveu. Quand elle se masturbe en les caressant, elle ne parvient pas à jouir. Plus étonnant, la jeune femme n’aime pas particulièrement ses seins. “Je fais un travail sur moi. Je ne suis pas à l’aise avec leur forme en poire. J’aurais préféré des pamplemousses ou des pommes.” Mais elle concède que ses partenaires trouvent que son 95 C/D est la taille parfaite. “On utilise une plume” “La première fois que j’ai joui avec mes seins, c’était l’an dernier. Je me suis dit “putain, qu’est-ce qu’il se passe !? J’étais “ estébécouée”. Dans ces cas-là, tu ne réfléchis pas. Tu profites !”, avoue Jessika, forma- trice de 38 ans. La Préchotine (Le Prêcheur, Martinique) se souvient. Une sensation de chaleur l’envahit. Un coup de courant. Elle n’a plus de bras, plus de pieds, plus rien. “À ce moment-là, je ne suis plus qu’un ensemble de plaisirs” , raconte-elle encore émue. La trentenaire est persuadée d’une connexion directe entre sa poitrine, sa vulve et son clitoris. “Comme une sorte de télé- commande” , image-t-elle. L’idée peut sembler farfelue. Pourtant, la médecin et sexologue Catherine Solano, qui officie sur RFI, décrit une stimulation des seins qui augmente la lubrification vaginale. Les mame- lons sont sources de déclenchement d’ocytocine, l’hormone sécrétée lors de l’orgasme notamment. L’intro- duction des seins dans la sexualité de Jessika est “un travail d’équipe, de communication” avec son par- tenaire depuis 10 ans. “On utilise une plume, une huile de massage. J’adore. Il faut qu’il caresse mes seins de l’extérieur vers l’intérieur.” Elle précise que ces caresses •••
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