ANFORM MARTINIQUE N111

22 |anform ! ◆ novembre - décembre 2023| sation dérogatoire », détaille Patrice Renia, « et le contrat de solidarité pour favoriser et accompagner la politique d’attractivité de la Désirade. Dans ce cadre-là, les honoraires sont majorés de 20 à 40 %, ce qui n’est pas négligeable », commente le directeur de la démographie et de l’accompagnement des professionnels de santé. En attendant, La Désirade reste sans médecin, car le centre de santé, Allo médical Caraïbes, peine aussi à honorer les 20 h de couverture médicale prévue. Censée apporter une solution temporaire, l’antenne a été inaugurée il y a 18 mois par le département, la municipalité, la communauté d’agglomération et l’ordre des médecins. « On a entamé une procédure pour avoir un docteur, mais ça bloque au niveau de l’ordre des médecins et de l’ARS. Ils ont fait des demandes de cabinet secondaire, mais ça ne bouge pas », fulmine Max Villeneuve, le président de l’association Nou kat sé yon. « Il y a un sentiment d’abandon. Les gens ont peur. On ne programme pas la maladie, ni un accident, ni un infarctus », déplore Francesco Bove, seul pharmacien de la Désirade, qui voit son activité se réduire depuis l’absence de médecin sur l'île. « Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir comme ça. La Guadeloupe, c’est la France et l’Europe, et je ne vois aucune raison pour que l‘accès aux soins et aux médicaments soit dégradé », termine le responsable de l’officine, auteur d’un communiqué alarmant publié en juin 2023. |santé ◆ Désert médical| Terre-de-Bas trouve des solutions À Terre-de-Bas, pas de pharmacie, mais trois docteurs se partagent le planning de la semaine, pour remplacer lemédecin à temps plein, parti il y a une dizaine d’années. «Malheureusement, lemercredi, nous n’avons aucune permanence », regrette Rolande Nadille Vala, maire de cette commune de 999 habitants. « Nous ne sommes pas nombreux, mais nous sommes une population vieillissante et nous n’avons pas de spécialiste, en dehors d’un kinésithérapeute. Alors je peux vous dire que les médecins ne se tournent pas les pouces, et je tiremon chapeau aux pompiers. Ils assurent ! », ajoute lamaire de Terre-de-Bas qui loge certains des troismédecins et met à disposition avec le Conseil départemental un local professionnel. Pour lesmédicaments, un service de livraison bien ficelé, depuis de longues années, permet aux patients de recevoir leur traitement lors des passages de navettes en provenance de l’île sœur. Terre-de-Haut possède en effet une pharmacie et une parapharmacie. Rolande Nadille Vala aurait souhaité accueillir sur son territoire aumoins la parapharmacie. Dans l’espoir de trouver un temps plein, lamairie de Terre-de-Bas s’est inscrite auprès d’une association deMétropole qui propose aux jeunes sortis d’école des postes à pourvoir dans les désertsmédicaux.

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