ANFORM MARTINIQUE N76
janvier - février 2018 • anform ! 143 moins plate et “légèrement bombée, comme en appui sur l’extrémité des bras” ,décrit-il. SE REPRODUIRE LUI COÛTE UN BRAS Du point de vue de leur reproduction, les mécanismes en jeu sont tout aussi étonnants et singuliers. L’étoile-comète de Floride recourt àsa capacité d’auto- tomie. C’est-à-dire la capacité de se délivrer volontairement d’un de ses bras entier. Àpartir du bras libéré, un orga- nisme va se reconstituer et reformer une étoile de mer complète.Quant àl’étoile “génitrice” qui vient de déclencher un cycle de reproduction par scissipa- rité, son bras manquant repoussera. C’est ce mode de reproduction inédit qui explique que l’on puisse observer des étoiles de mer aux bras inégaux en nombre et en longueur. Vestige en quelque sorte de l’acte de reproduc- tion. De manière moins spectaculaire et plus conventionnelle, les étoiles- comètes de Floride sont également capables de se reproduire par la ren- contre des gamètes mâles et femelles. C’est d’ailleurs la seule technique dont dispose les étoiles-coussin réticulées. Les mâles relâchent des gamètes dans l’eau qui rencontrent et fécondent les gamètes femelles relâchées par une autre étoile de mer. *www.ommm-martinique.org sans doute responsable de la dispari- tion qui a touché le site de Bocas del Toro au Panama (côté Caraïbes)oùen quelques années, les milliers d’étoiles de mer de la baie ont disparu. Pour l’heure, elles ont trouvé dans nos eaux un environnement adéquat oùprospé- rer. Elles gisent principalement sur les fonds sableux, dans les eaux chaudes peu profondes, offrant leur silhouette aux yeux ravis des plongeurs et ama- teurs de snorkeling. REDOUTABLE PRÉDATEUR Derrière cet animal en apparence immobile et pacifique, se cache un redoutable prédateur, tel que les décrit Ewan Frégarot. L’étoile de mer se déplace avec lenteur et délicatesse en s’appuyant sur une multitude de pieds ventouses qui se contractent et se rétractent,jusqu’àatteindre la proie dont elle fera son repas.Une fois placées au- dessus d’un dollar des sables, d’un petit mollusque ou d’un crustacé, elle dévagine son estomac (elle le retourne comme un gant) autour de la proie et la digère tranquillement grâce aux sucs gastriques.Une fois le repas achevé (en plusieurs heures), l’estomac regagne simplement sa place initiale, au sein du disque central de l’animal. “Il n’est pas rare de les observer en train de se nourrir de la sorte” ,précise Ewan Fréga- rot.L’étoile de mer apparaît alors un peu Puis-je la sortir de l’eau quelques secondes pour l’observer ? “Faute de poumons, une fois à l’air libre, elle sera en détresse respiratoire !” , met en garde Myriam Bouaziz. On déconseille donc de les sortir de l’eau et même de les toucher... Comme pour tout animal d’un milieu naturel, ce type de contact constitue un stress. Sans compter que cette inte- raction forcée pourrait se produire à un moment de grande vulnérabilité. Par exemple, au moment où elle est en train de digérer une proie. À éviter donc ! En revanche, en les obser- vant attentivement au fond de l’eau vous pourrez peut- être les voir se déplacer en toute discrétion, à l’aide de la multitude de “pieds” qui parsèment ses bras en étoiles. Oreaster reticulatus Linckia guildingi ©ANTIDOTEPLONGEE © ISTOCKPHOTO
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