ANFORM MARTINIQUE N84

16 anform ! • mai - juin 2019 question d'act Sans-gène Des moustiques OGM Plusieurs pays ont déjà autorisé des lâchers de moustiques stériles sur leur territoire. Cette méthode de lutte contre les épidémies de dengue, chikungunya, zika ou paludisme affiche des résultats prometteurs. Mais elle suscite des controverses. PAR ANNE DEBROISE dans la nature E n mai 2018, les îles Caïmans autorisent des lâchers massifs d'insectes OGM sur l'île de Grand Cayman. L'opé- ration est supervisée par l'Unité de contrôle et de recherche sur les moustiques des îles Caïmans (MRCU) et les moustiques Aedes aegypti sont fournis par Oxitec, une société de biotechnologie fondée au Royaume-Uni. But de l'opéra- tion : submerger les populations naturelles d' Aedes aegypti (qui transmet le virus zika, la dengue, la fièvre jaune ou le chikungunya) et les remplacer par des congénères dont la descendance est stérile. Un bon moyen, a priori, de venir à bout de cette peste. Pourtant, 6 mois après les premiers lâchers, le gouvernement annonce la fin de l'expérimentation, sans donner d'explication. STÉRILES En 2016, la Floride vit un scénario semblable. Une expérimentation annoncée est finalement annulée après que la population a mani- festé son désaccord. Pourtant, la technologie est prometteuse. Tous ces moustiques ont été dotés, en laboratoire, d'un gène qui bloque leur développement. Les popula- tions d'insectes OGM obtenues ont été filtrées pour ne garder que les mâles, qui ne piquent pas. © ISTOCK

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