ANFORM MARTINIQUE N92
septembre - octobre 2020 • anform ! 155 masse osseuse. Celle-ci décline au moment de la ménopause et peut entraîner de l’ostéoporose. En réalité, il existe peu de contre-indi- cations absolues à la pratique du football féminin. Mais comme pour toute activité sportive, il faut un cer- tificat médical. ESTIME DE SOI “Le football développe l’estime de soi. Ce sport pousse à s’exprimer sur le terrain, de manière individuelle, mais aussi collective”, apprécie Mario Figaro. Les filles qui jouent au football auraient davantage confiance en elles que les autres, révèle une étude publiée par l’Union européenne des associations de football (UEFA) en avril 2017. “Sur le terrain, il ne faut pas être timide. Il faut aller chercher le ballon. C’est vrai que je me sens plus confiante aujourd’hui”, estime Shaona. “Le football est un sport de contacts rudes. Et quand les filles sont bles- sées, elles sont vraiment blessées. Avec elles, pas de cinéma...”, recon- naît Mario Figaro. Dans le guide Forme et santé de la joueuse de football, la Fédération internationale de football association (Fifa) alerte sur l’augmentation du taux global des blessures chez les jeunes filles et les femmes. La majorité (environ 80 %) des blessures recensées dans le football féminin sont impu- tables à des tacles. Le tacle est une manœuvre qui permet de s'emparer du ballon des pieds de son adver- saire, en bloquant le ballon avec le pied ou en effectuant une glissade avec un ou deux pieds en avant. “Une chose est certaine cependant, le jeu féminin est devenu bien plus rapide et la condition physique joue désormais un rôle plus impor- tant que par le passé”, explique le guide de la Fifa. D’où un nombre important d’entorses de la cheville chez les joueuses. “C’est pourquoi l’apprentissage des techniques pour prévenir les blessures demeure primordial. D’autant plus que les filles sont persévérantes et volon- taires. Elles se donnent à 100 %. Apprendre à canaliser cette énergie représente leur principal défi. L’en- traînement permet de développer la vélocité nécessaire pour éviter les coups” , reprend Mario Figaro. DÉBUTS DIFFICILES Le football au féminin est né sur les pelouses britanniques vers la fin du 20 e siècle, à peu près en même temps que pour les hommes. Dès 1881, en Angleterre, un premier match oppose deux équipes fémi- nines. Mais les journalistes de l’époque s’intéressent plus aux tenues des joueuses qu’à leur jeu... En France, pendant la première guerre mondiale, les ouvrières des usines d’armement jouent au foot- ball sur leur temps libre. Des clubs féminins se montent. Un premier match international a lieu entre la France et l’Angleterre en 1920. Mais en 1941, le régime de Vichy interdit ce sport, le jugeant “nocif pour les femmes” . À la fin des années 1960 seulement, quelques clubs relancent la discipline. En 1970, la Fédé- ration française de football (FFF) ouvre enfin ses portes aux femmes. Il faudra attendre 1996 pour que le football au féminin entre dans la liste des disciplines olympiques. Mais ce n’est qu’en 2019 que sa popularité grimpe en flèche. La France reçoit la Coupe du monde, “donnant un réel élan national au football féminin. Les gens apprécient de plus en plus. Les filles donnent une certaine personnalité à leur jeu, et innovent avec des gestes que les garçons ne possèdent pas. D’un autre côté, la Ligue de football prend le football féminin très au sérieux et l’activité se structure partout de mieux en mieux” , observe Mario Figaro. Aujourd’hui, la FFF comp- tabilise 1 933 680 licenciés dont 198 340 féminines, soit 10,26 %. 2 494 euros Une joueuse dite “professionnelle” gagne en moyenne 2 494 e bruts par mois selon la FFF. Un salaire loin derrière les 94 000 e bruts moyens des joueurs de ligue 1 (estimations de L’Équipe , février 2020). D’ailleurs, d’un point de vue juridique, il n’existe pas de footballeuse professionnelle en France. La joueuse dépend de la FFF avec un contrat amateur (appelé “fédéral”) qui lui permet d’être rémunérée. En France, il n’existe pas de ligue professionnelle de football féminin qui permettrait aux femmes d’avoir ce statut juridique.
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