ANFORM MARTINIQUE N93

novembre - décembre 2020 • anform ! 65 ▼ Que faire ? En attendant les résultats des recherches en cours, le Dr Magali Durand précise que : “Pour le moment, le seul régime qui a fait sa preuve d’efficacité dans le SII est le régime pauvre en fodmaps, c’est-à-dire éliminer glucides ou sucres fermentescibles.” Elle ajoute que : “Faire une analyse de son microbiote ne sert à rien en dehors de quelques pathologies spécifiques, car cela ne permet pas de trouver un traitement adéquat et coûte très cher.” Dans tous les cas, pensez toujours à bien mastiquer les aliments, limitez l’alcool, les sucre- ries, les édulcorants de synthèse, remplacez les crudités par des légumes légèrement cuits, et enfin, limitez les fibres insolubles (céréales complètes) au profit de fibres solubles (fruits, psyllium, graines de lin broyées). ▼ Quelles sont les causes ? L’origine de ce trouble est encore difficile à déterminer. De nombreux facteurs peuvent le déclencher. Les recherches actuelles portent sur : • un mauvais fonctionnement du système nerveux entérique qui contrôle le système digestif. “Ce dys- fonctionnement du système entérique entraîne une hypersensibilité qui fait que l’on ressent de manière exagérée ce qui se passe normalement : la circulation des selles, des gaz...” , explique la spécialiste ; • une perméabilité intestinale anormale. Elle est obser- vée chez de nombreux patients souffrant du SII. La paroi intestinale ne parvient plus à jouer son rôle de filtre auprès des bactéries indésirables. Les agents pathogènes, toxines et particules alimentaires non digérées passent alors dans le sang, d’où une réponse immunitaire inflammatoire et des symptômes gastro- intestinaux ; • un excès de cellules immunocompétentes des mem- branes de l’intestin et, chez certains patients, une inflammation de l’intestin. Le système immunitaire de l’intestin s’emballe et s’attaque à des cellules saines. À ne pas confondre avec les maladies inflammatoires chroniques comme la rectocolite hémorragique ou la maladie de Crohn ; • une dysbiose, c’est-à-dire un déséquilibre de la flore intestinale entre les bactéries bénéfiques (lactobac- terium, propionobacterium, bifidobacterium...), la flore opportuniste (streptocoques, entérobactéries, levures...), les bactéries de transit et ingérées (nour- riture, environnement) ; • le stress. Les personnes sujettes au stress auraient davantage tendance à développer un SII. Le stress ralentit l’évacuation de l’estomac mais stimule para- doxalement la partie basse du côlon. Des douleurs intestinales et une augmentation de la fréquence de défécation peuvent alors apparaître. Il accentuerait aussi la perméabilité intestinale ; • l’intolérance alimentaire. Les symptômes sont souvent similaires à ceux du SII. Il faut dans ce cas repérer les aliments responsables en les retirant suc- cessivement. Commencez par éviter ceux contenant du gluten, les produits laitiers (surtout pasteurisés), les aliments transformés industriels, les graisses industrielles et/ou cuites. Si vous ne parvenez pas à trouver les aliments mis en cause, il existe des tests de plus en plus efficaces pour repérer ces into- lérances.

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