ANFORM MARTINIQUE N94

janvier - février 2021 • anform ! 115 Sac poubelle En Guadeloupe, on utilise beau- coup de ces sacs en plastique épais. Les commerçants conti- nuent de les fournir aux clients, puisqu’ils sont supposés être réutilisés. Mais qui les réutilise vraiment ? La plupart des per- sonnes interrogées devant un supermarché et dans un magasin bio, expliquent les jeter ou s’en servir comme sac poubelle, destiné donc à être jetés. Certains les utilisent un peu plus longtemps et s’en servent comme transportables. Parmi les points de vue recueillis, deux invitent à la réflexion. Sachets kraft Des alternatives existent pour nous passer définiti- vement des sacs en plastique, même réutilisables. Les sachets biodégradables sont visibles dans les rayons fruits et légumes des grandes surfaces. Compostables, ces contenants très fins sont prévus pour se désagréger. Dans un grand supermarché de l’île, on nous informe que “les sachets bio kraft sont 100 % biodégradables et composés à 100 % de papier, y compris la fenêtre. L’encre est également alimentaire et bio d’où le label AB sur les sachets. Le sac biodégradable bretelle est aussi proposé avec 50 % de bio sourcés, matériaux issus de la biomasse d’origine animale et végétale (amidon de pomme de terre ou de maïs), garanti sans plastifiant” . Ces mêmes sacs pourraient être utilisés pour transporter des éléments légers, issus de cer- tains commerces. Les salades pourraient être emballées dans un simple papier, et enfin nous pourrions, pour tous nos achats, prendre nos propres contenants, comme le veut le “tote bag” , issu de l’anglais “to tote” c’est-à- dire “trimbaler”, ou sac en toile. Pratique, ultraléger et solide, il se glisse dans nos poches ou nos sacs à main et est utile dès que l’on a quelque chose à emmener ! À noter qu’est entré en vigueur au 1 er janvier 2020, un complément de la loi Égalim, qui vise la suppression de la vaisselle en plastique à usage unique. Elle est rem- placée par des éléments réutilisables ou bio- dégradables. En Guadeloupe, des gamelles jetables sont ainsi faites à partir de bagasse, résidu fibreux de la canne à sucre, un déchet naturel issu de la production du rhum. Ainsi, la durée de vie d’un sac en plastique réutilisable est en moyenne de quelques heures, voire de quelques jours, ce qui est contraire à l’idée induite par la loi de 2015. Sommes-nous pour autant, nous consomma- teurs, responsables de cet échec ? La suppression de tous les sacs en plastique ne réglerait-elle pas purement et simplement la question ? “On ne les réutilise pas ou alors pour mettre les éplu- chures comme on le faisait avec les anciens sacs en plastique qui étaient moins épais. Ainsi, on augmente l’épaisseur des sacs en plastique qui ne sont de toute façon pas réutilisés et en fin de compte, on augmente la consommation de plastique et donc la quantité de plastique qui finit dans la nature et donc le chiffre d’affaires des entreprises de la plasturgie ! Du coup, les effets bénéfiques pour l’environnement ne sont pas du tout évidents.” Xavier, 47 ans “C’est une aberration. Je me retrouve avec des montagnes de sacs que je ne peux pas réutiliser. Vu leur épaisseur, il est évident qu’on ne va pas jeter ces sachets dans la nature mais on les jette à la poubelle. Je me demande si je dois les mettre dans la poubelle jaune du recyclage, ce que je fais, ou dans celle des déchets ménagers.” Sylvie, 56 ans

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