

avril - mai 2015
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anform !
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ma
santé
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Chez l'homme
“De plus en plus de jeunes patients
souffrent de dysfonctionnement érec-
tile”
, alerte le Dr Mohammed Fofana,
urologue. Près d’1 diabétique sur 2
(41,2 %) souffrirait de troubles de
l’érection, selon une étude nationale
de l’association française des diabé-
tiques.
“La probabilité d’avoir un dys-
fonctionnement érectile est 3 fois plus
importante, surtout chez ceux qui ont
un diabète depuis plus de 10 ans”
,
appuie le Dr Fofana. Au fil du temps, le
diabète abîme les grosses comme les
petites artères. La qualité de la circula-
tion sanguine diminue et le sang arrive
moins bien au pénis. Le diabète peut
aussi atteindre les nerfs (neuropa-
thie). Ceux-ci conduisent difficilement
l’influx nerveux dans la zone sexuelle.
Ces troubles risquent de provoquer
des problèmes d’érection, mais aussi
une éjaculation “rétrograde” (au
lieu de sortir par l’urètre, le sperme
remonte dans la vessie). L’homme
peut se sentir gêné par l’absence de
sperme. Il aura plus de difficultés à
atteindre l’orgasme*. Dans les deux
cas, s’ajoute la sensation de ne plus
être un “vrai” homme. Ces facteurs
psychologiques entravent le désir
sexuel. Moins on fait l’amour, moins
on a de désir. Et moins on a de désir,
moins on fait l’amour.
*Stacy Tessler Lindau et col.,
SexualityAmong Middle-
Aged and Older Adults With Diagnosed and Undia-
gnosed Diabetes Anational, population-based study,
Diabetes Care,
octobre 2010, vol. 33, no. 10.
Les traitements
•
L’association Inter-hospitalo-universitaire
de sexologie recommande, en premier lieu,
d’équilibrer son diabète. Si le contrôle de
la glycémie ne règle pas le problème, “
le
médecin généraliste prescrit un traitement
médicamenteux s’il n’existe aucune contre-
indication”
, indique le Dr Fofana.
•
En cas d’éjaculation rétrograde, un médica-
ment qui renforce le tonus de la vessie peut se révéler efficace.
“Si ce
type de traitement ne fonctionne pas, le généraliste nous transfère le
patient. Ce dernier remplit un questionnaire afin de diagnostiquer la
sévérité des troubles. Car le dialogue reste primordial, même si nous
recherchons d’éventuelles pathologies favorisant ou aggravant ces
dysfonctionnements”
, détaille l’urologue.
•
Des traitements locaux remplacent les traitements oraux : injection
intraveineuse, pompe à érection
(vacuum)
ou prothèse (implant pé-
nien). L’injection intraveineuse reste très efficace si le patient n’a pas
peur des aiguilles. Son avantage ? Elle est remboursée à 100 %. Le
vacuum est une autre solution qui fonctionne sur le principe de la
ventouse, grâce à un anneau placé à la base du sexe. Enfin, s’il n’y a
toujours pas de résultat, un implant pénien peut être mis en
place par intervention chirurgicale.