ANFORM GUYANE N113

|anform ! ◆ mars - avril 2024| 55 Vers 40 avant JC La légende dit que je dois ma première forme artisanale à la reine d’Égypte, Cléopâtre. Un rouleau de papyrus rempli d’abeilles pour assurer les vibrations et le tour était joué ! Des spécialistes en histoire ancienne ont démenti cette théorie sur ma naissance. Mais la rumeur a la dent dure. 500 après JC Mes cousines japonaises, les « boules de geisha », ont d’abord été désignées comme « boules Ben Wa », « boules de Vénus », « Rin no Tama » ou encore « cloches birmanes ». Ce sont des boules creuses en argent contenant une petite bille de plomb ou mercure et reliées entre elles par une ficelle. Introduites dans le vagin, elles sont censées apporter du plaisir grâce au choc entre elles et muscler le périnée pour conserver une vigueur sexuelle plus importante. Aujourd’hui, elles existent en métal, latex, verre ou silicone avec différentes tailles. 13e siècle Mes cousins germains, les premiers anneaux péniens, apparaissent en Chine. Déjà avec l’objectif de renforcer l’érection de l’homme en bloquant l’afflux sanguin à la base du sexe, ils sont réalisés en paupières de chèvre, très élastiques. En 2023, on les retrouve en métal ou silicone. 1883 La révolution industrielle bat son plein et je fais mon apparition sous la forme d’un vibromasseur mécanisé à vapeur. Mon inventeur est le docteur anglais Joseph Mortimer Granville qui me baptise dans son brevet des jolis noms de « marteau de Granville » ou encore « percuteur mécanique à ressort ». Quels poètes, les médecins ! L’idée de départ est de « soigner » les femmes atteintes d’un mal mystérieux : l’hystérie. Le traitement implique que les professionnels de santé stimulent les organes intimes des patientes jusqu’à ce qu’elles atteignent l’orgasme délivreur, censé les apaiser. En tant que « marteau » du Dr Granville, je suis donc une aide thérapeutique et pas sexuelle. 1892 Frank E Young développe un cousin éloigné, le plug anal. Comme pour moi, quelques années plus tôt, l’intention est médicale. Le plug de 11,5 cm est présenté comme un remède contre les hémorroïdes. Ce n’est qu’après 40 ans et des dizaines de milliers d’exemplaires vendus aux États-Unis que le « dilatateur rectal » a été interdit pour publicité mensongère.

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