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anform !
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septembre - octobre 2017
11 h 30
Une autre patiente arrive. Juliette,
29 ans, est enceinte de son premier
bébé. Olivia lui fait visiter la chambre
de naissance qui comprend une
jolie salle de bain, une baignoire
d’accouchement où la maman
peut aisément changer de position
(accroupie, assise, à quatre pattes…)
et être accompagnée du papa. Un
lit “comme à la maison”, douillet et
accueillant, un tabouret d’accouche-
ment, une suspension en tissu avec
un ballon sur socle et amovible afin
de varier les positions pour soulager le
travail et permettre au papa demasser
le dos de sa femme. Devant la table à
langer, Olivia explique à Juliette que
quand tout va bien, le nouveau-né
reste sur ses parents, surveillé par
la sage-femme. Il n’est examiné et
mesuré sur la table à langer que 2 h
après la naissance, ce qui laisse du
temps pour la rencontre du bébé avec
ses parents et la première tétée. Le
cordon ombilical n’est coupé que
quand il cesse de battre, signe que
le bébé n’en a plus besoin. Le bébé
n’est pas lavé, sauf si les parents le
souhaitent, et le vernix s’en va tout
seul, réabsorbé par la peau du bébé.
13 h 30
Olivia vient d’être appelée par un
couple qu’elle suit. Le début du
travail a commencé ! Elle annule ses
autres consultations, prévient la sage-
femme d’astreinte et accueille les
parents directement dans la chambre
de naissance. Le col de la maman est
dilaté à 6cm.Lamaison de naissance
est un lieu d’accueil personnalisé et
adapté au projet de naissance des
parents. Le suivi est global, c’est
la sage-femme ayant suivi la gros-
sesse qui assure l’accouchement.
Au moins deux sages-femmes sont
d’astreinte 24 h/24 et 7 j/7. Une rela-
tion de confiance a donc le temps de
s’installer pour ce moment si intime
qu’est la naissance. L’accueil du
bébé se fait dans le respect de son
rythme et des souhaits des parents.
L’accouchement naturel ou physio-
logique s’effectue par voie basse et
ne s’accompagne que de peu d’inter-
vention humaine. Si, pour une raison
médicale imprévue, celui-ci ne peut
continuer à se dérouler naturelle-
ment, la maman ou son nouveau-né
peuvent à tout moment être transférés
à la maternité, sur le même palier.
14 h 30
Béatrice Goffin, la troisième sage-
femme, reçoit Michael et Gelsy qui
attendent leur premier enfant. Pour
eux, le choix de la maison de nais-
sance était une évidence. La jeune
femme d’origine cubaine est habi-
tuée aux accouchements naturels.
Ils viennent pour une séance de
préparation à l’accouchement. Béa-
trice mesure le ventre de la maman
et écoute les battements du cœur
du bébé à l’aide d’un doppler. Elle
leur explique ensuite la position du
bébé dans le bassin de la maman et
termine par quelques exercices sur
le ballon. Au sein de la maison de
naissance, les parents peuvent aussi
assister à différents ateliers d’accom-
pagnement et de soutien animés
par les sages-femmes : sophrologie,
chant prénatal, shiatsu, haptonomie,
découverte du massage de bébé,
ateliers de portage en écharpe,
consultation de lactation, relaxation
et méditation aquatique avec l’atma
janzu…
George Tarer,
marraine de cœur
George Tarer est la marraine
de la maison de naissance Le
temps de naître. Sage-femme
de profession, elle a toujours
manifesté sa passion pour
les enfants et pour celles qui
donnent la vie. Elle a milité
pour le droit des enfants,
l’amélioration des conditions
de vie des Guadeloupéennes.
Elle fut à l’initiative de la
Maison départementale de
l’enfance.
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© BARBARA KELLER
Juliette découvre
la baignoire d'accouchement.