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anform !
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avril - mai 2017
enfants, ça se traduit par un retard
psychomoteur sévère. Ils n'ont pas
d'anomalies cardiaque, respiratoire,
et ils font des progrès. Lou-Anne, qui
a 8 ans, commence à dire maman
et à se tenir assise. Depuis 2 ans,
les enfants vont 4 jours par semaine
dans un centre d'accueil de jour afin
d'avoir, comme tous les enfants, des
camarades et une vie sociale.”
Donner le meilleur
Dans le quotidien de Brunella, tout
est calé, minuté, et l'imprévu n'a que
peu de place. En semaine, le réveil
sonne à 5 h 30, le temps de prendre
un petit-déjeuner, et la journée mara-
thon commence. Réveil des enfants,
bain, petit-déjeuner... sans oublier
les médicaments, et à 8 h 30, tout le
monde est dans la voiture. Direction
le centre d'accueil de jour. Pour Bru-
nella et son mari, commence alors
une journée de travail à l'association.
À13h 30, Brunella a rendez-vous à la
salle de gym. Car si elle n’était pas du
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© DR
tout adepte du sport, Brunella a réa-
gencé sa vie, choisissant de manger
plus sainement, de pratiquer une acti-
vité sportive 3 fois par semaine pour
être en forme et pouvoir prendre soin
de ses enfants.
“C'est un challenge
permanent qui m'oblige à devenir
la meilleure version de moi, pour
eux.”
Plus que dans n'importe quelle
famille, la présidente de Famill' espoir
veille à préserver son couple, que le
handicap d'un enfant peut fragiliser
dangereusement.
“Quand on a un
enfant à l'hôpital, on s'oublie. On
déambule en sweat et en tee-shirt,
on n'a pas envie de se maquiller
ni de se faire belle. Notre bébé est
malade et notre monde s'arrête là.”
Pour protéger son couple, Brunella
Maillot a donc sorti l'artillerie lourde :
restaurant, cinéma, sorties à deux…
Tous les moyens sont bons pour
resserrer les liens et être plus forts.
“Protéger son couple et arriver à se
dégager un moment à deux, c'est la
clé ! Si mon couple ne va pas bien,
ma famille n’ira pas bien. On discute
beaucoup avec mon mari. On est vrai,
transparent, on ne se cache pas nos
faiblesses. Être vulnérable et savoir
dire que ça ne va pas, c'est important.
On réorganise notre temps. Chaque
semaine, on se fait nos plannings que
l'on réajuste si on voit que ce n'est
pas harmonieux.”
Partagée entre ses
enfants, son couple et l'association,
Brunella Maillot a nécessairement be-
soin de temps pour se ressourcer, lire,
méditer sur la plage, étudier, jouer du
violoncelle, chanter ou... se mettre du
vernis.
“On oublie la simplicité quand
on est parents d'enfant handicapé.
On est tellement dans le
speed
, la
prise en charge, qu'on oublie souvent
de prendre soin de soi.”
Avec du recul,
Brunella reconnaît que le handicap de
ses enfants l'a fait grandir, prendre en
maturité, et apprécier le verre d'eau
à moitié plein.
“Nos enfants sont nos
plus grands professeurs, nos plus
grandes sources d'inspiration. Ils ont
confiance en nous, ça nous apprend
à accorder notre confiance aux
autres. Leurs progrès nous montrent
que rien n'est jamais fini et qu'il faut
toujours garder espoir. On apprend
avec euxà célébrer les petites choses
de la vie, à voir toujours ce qu'on a, et
à ne pas être ingrats. Il ne se passe
pas un jour sans que je sois heureuse
d'être leur maman, parce qu'ils m'ont
appris à être une meilleure moi. Ma
vie est différente, mais elle est belle.
Chaque jour est une victoire.”
rencontre